20/04/2017 | Santé
Quand il s’agit de ses parties intimes, le sujet est très délicat. D’ailleurs, depuis l’antiquité, on évite d’en parler et on nomme ça de différentes manières pour éviter de prononcer les mots justes. Ceci dit, quand on est malade il ne faut pas faire son timide.
Si vous êtes en train de lire cet article, c’est que vous avez ressenti les symptômes et qu’une petite recherche sur internet vous a révélé que vous souffrez peut-être d’hémorroïdes ou que vous savez que vous en souffrez mais que rien n’y fait. Alors, commençons par le commencement !
Les hémorroïdes, c’est quoi ?
Pour comprendre ce qu’est qu’une hémorroïde ou des hémorroïdes, il faut avoir un minimum de connaissance en anatomie afin de comprendre exactement de quoi on souffre.
Un peu d’anatomo-pathologie…
Anatomiquement, les hémorroïdes ne sont pas une maladie. En effet, les hémorroïdes sont des structures physiologiques naturellement présentes dans notre corps, ou plutôt en bas de notre corps.
Les hémorroïdes ou plus justement, les veines hémorroïdaires sont les veines qui se trouvent autour de l’anus en dedans et en dehors. Leur rôle étant d’irriguer cette partie et de lui apporter l’oxygène et les nutriments. Elles sont au nombre de trois et sont entourées d’une fine paroi.
Il arrive que ces veines se « bouchent » et gonflent à cause du sang qui s’y collecte dedans. Vu que leur emplacement constitue une zone exposée à la « saleté » et à une pression énorme (le poids du corps, la défécation…), elles sont plus à risque de développer des maladies.
Ce qu’on appelle maladie hémorroïdaire est le gonflement de ces veines hémorroïdaires, voire la stagnation du sang dedans qui risque même de former des caillots. Afin de ne pas arriver à ce stade, il faut connaitre les symptômes, les facteurs de risque et les méthodes pour les prévenir.
Les symptômes qui ne trompent pas
Il existe deux types d’hémorroïdes, à savoir les hémorroïdes internes et externes. Chacun de ces types de manifeste différemment. Pour les deux types, il existe des signes communs. On parle ici des démangeaisons, d’une gêne lors de la défécation ou d’une sensation de brûlure.
Pour les hémorroïdes externes, il est facile de les repérer. Elles sont présentes constamment et on ressent une gêne rien qu’en portant quelque chose de moulant ou tout simplement en jetant un coup d’œil. On peut aussi les palper et ressentir un petit gonflement.
Quant aux hémorroïdes internes, ce n’est pas aussi évident. En effet, on ne les voit pas à moins qu’on ne se regarde l’anus pendant la défécation où elles risquent de pointer le bout du nez. Toutefois, la gêne lors des selles est plus importante et on a cette sensation de brûlure constamment.
Une pathologie qui a ses facteurs de risques…
Comme chaque pathologie et vu que celle-ci est si ancienne, les chercheurs ont déterminé des facteurs de risque. Parmi ces facteurs, il y’en a sur lesquels on n’a aucun contrôle et d’autres qu’on peut facilement éviter.
A vrai dire, un seul facteur de risque sort de nos gants qu’est l’hérédité. En effet, les hémorroïdes sont une maladie héréditaire et si quelqu’un dans votre famille en souffre, vous aurez plus de chances de les avoir.
Ceci dit, l’hérédité n’est pas le facteur le plus important. L’hygiène de vie très malsaine qu’on a est le facteur de risque le plus important. La nourriture grasse, artificielle et trop épicée est le facteur le plus incriminé dans la survenue de cette maladie.
Il y a aussi le surpoids, l’hypertension, le manque d’hygiène, les vêtements moulants et/ou synthétiques, le manque d’activité physique…
… et ses facteurs déclenchants !
Si on prend ses précautions, on peut ne jamais en souffrir même si on la porte dans nos gênes. Par contre, on peut la déclencher. Le facteur déclenchant le plus important dans la survenue d’une crise hémorroïdaire est la constipation. Elle est néfaste pour les hémorroïdes.
Plus grave encore que la constipation, le manque d’hygiène. Sachez que l’anus est une zone sensible et qui supporte mal la sueur et les résidus de selles. Il faut donc en prendre soins et bien se nettoyer sans en faire trop non plus.
Les hémorroïdes, une maladie à vie ?
Hémorroïdes un jour, hémorroïdes toujours ! C’est un bon dicton. Comme toutes les maladies héréditaires, on ne peut pas s’en débarrasser définitivement par un vaccin. Toutefois, on peut l’éviter en agissant sur les facteurs de risque.
Prévenir est mieux que guérir
On arrive enfin à l’essentiel. Si on a bien compris les facteurs de risques, il suffirait de les éviter pour ne pas souffrir (le martyr). Mais, il ne coûte rien de répéter et d’insister dessus. D’ailleurs, vous trouverez quelques conseils en dehors de la prévention des hémorroïdes.
Alimentation
C’est l’axe sur lequel on peut vraiment jouer. L’alimentation dans le cas des hémorroïdes a pour but de prévenir surtout la constipation et de faciliter le transit. Elle se repose essentiellement sur la qualité et non pas la quantité.
Même s’il est préférable de diminuer son poids si on souffre d’un surpoids, ce n’est pas l’essentiel. Il faut miser sur les fibres et l’eau. Pour l’eau, il faut au moins 2 Litres par jours en hiver et 3 Litres pendant les saisons chaudes.
En ce qui concerne la nourriture, il faut préférer les aliments bios et riches en fibres végétales. En fait, il faut suivre la règle de ½, ¼, ¼. C’est une règle qui stipule qu’il faut remplir son assiette à moitié par des fibres que ce soit salades ou autres légumes, un quart de viande et l’autre en féculents.
Sport
Le sport muscle le corps y compris le sphincter anal. Il sera plus flexible et beaucoup moins rigide pour supporter la pression dessus. De plus, ça prévient le surpoids et améliore le transit.
Habit
Privilégier les habits en tissu naturel laisse le corps respirer et offre une meilleure condition d’hygiène à l’anus. Il est aussi préférable d’éviter les vêtements trop moulants afin de ne pas augmenter la pression sur la région anale.
Hygiène intime… pas trop !
Il est essentiel d’avoir une bonne hygiène intime et de bien se sécher après chaque lavage. Toutefois, n’en faites pas trop. L’abus de produits hygiéniques et de frottement pour sécher la zone peut l’irriter. C’est également important aux femmes pour ne pas déséquilibrer la flore vaginale.
Des médicaments à base de plantes !
Vous n’êtes pas au stade de la maladie et vous pensez ne pas avoir à utiliser des médicaments. Vous avez probablement raison. Vous pouvez toutefois utiliser des produits homéopathiques comme la solution Hemapro qui permet de prévenir les hémorroides.
Le mal est fait, il faut agir
On n’a pas pris assez de précaution et les hémorroïdes sont là. Ce n’est pas une fatalité et rien n’est perdu !
Hygiène de vie… très stricte !
Alors là, il ne faut pas lésiner sur les moyens. Du savon antiseptique après chaque selle, de l’eau et surtout un séchage parfait, mais en douceur. Il faut à tout prix éviter les produits chimiques et les savons parfumés. Le temps n’est plus à la rigolade avec son anus !
On oublie également l’alcool et le tabac. Les drogues aussi sont à proscrire (même en dehors des crises d’ailleurs).
Alimentation… il est temps de changer !
Fini les plats vite fait, il faut désormais manger sainement. Beaucoup de fibres et moins de viandes rouges est la règle à suivre.
Quelques aliments peuvent s’ajouter ici pour apaiser les démangeaisons, brûlures et douleurs. On peut faire des tisanes et des infusions à la camomille ou la lavande. L’ail aussi est un bon allié. Une astuce pour pouvoir le supporter est de prendre une gousse chaque matin avec un yaourt et de l’avaler sans mâcher.
Habits… on n’a plus vraiment le choix !
Votre corps ne vous permettra plus de porter des jeans ou des collants. Si c’est l’hiver, privilégier les pantalons un peu larges ou les robes longues. Si c’est l’été, portez des sarouels, des jupes amples. Evitez les sous-vêtements serrés et misez sur du coton !
Sport… on garde ça pour plus tard !
Pendant une crise hémorroïdaire, il n’est plus possible de pratiquer un sport proprement dit. Toutefois, vous pouvez encore faire du yoga ou tout simplement de la marche. Ne devenez pas sédentaire et essayez de bouger malgré tout.
Sexe… humm
C’est vrai que c’est le dernier de nos soucis et avec cette sensation désagréable à l’anus, la libido est au point mort. Toutefois, pour les plus braves, laissez votre bravoure de côté et tant que vous souffrez, évitez ceci, surtout quand il s’agit de pratiques anales.
On se fait soigner chez le docteur…
Le seul professionnel capable de vous aider est le médecin. Un généraliste peut très bien vous aider. Mais, si vous cherchez un spécialiste, c’est un proctologue qu’il vous faut. L’anus n’a aucun secret pour lui.
On continue son traitement à la maison…
Bien que le docteur vous donne des médicaments, vous pouvez faire quelques trucs pour vous apaiser. Vous pouvez faire des bains de siège, prendre des crèmes apaisantes ou encore mettre de la glace dessus pour diminuer les démangeaisons.
Le mal est passé, il faut le bannir
Après une crise hémorroïdaire, on a tendance à se laisser aller et reprendre ses mauvaises habitudes. C’est vraiment ce qu’il NE faut PAS faire !
Alimentation… on ne prend pas son aise !
On ne se lance pas les bras grand ouverts sur les fastfoods et les pizzerias. Il faut continuer à avoir une alimentation saine et équilibrée pour ne pas avoir à supporter la crise de nouveau. D’ailleurs, une fois c’est déjà de trop !
Habits… on garde les bonnes habitudes !
Vous pouvez reporter vos jeans préférés et vos collants sans en abuser. Par ailleurs, en ce qui concerne les vêtements en contact direct avec l’anus, à savoir les sous-vêtements, gardez-les en coton. Evitez autant que vous le pouvez les matières synthétiques.
Sport… on s’y remet !
Si vous faisiez du sport, reprenez. Si vous n’en faisiez pas, il est temps de s’y lancer !
Sexe… Les bons gestes à retenir !
Vous pouvez reprendre une vie sexuelle tout à fait normale. Par contre, on insiste sur le fait que pour le sexe anal, il faut beaucoup de lubrification. Veillez à choisir un lubrifiant naturel et hypoallergénique. Ce dernier irritera moins votre anus.
Il faut continuer à vivre après
Avoir des hémorroïdes n’est pas une fatalité, ni une honte. Il faut en parler à votre entourage et leur demander des conseils. Il ne faut pas aussi se focaliser dessus et continuer à vivre sa vie pleinement.